mercredi 26 avril 2023

après l’extase, la lessive

après l'orgasme, le pressing
Le véritable devoir de la vie spirituelle ne se trouve ni dans des lieux éloignés ni dans des états de conscience sortant de l'ordinaire. Il prend place ici, dans l'instant présent. Cela exige un esprit bienveillant, prêt à accueillir d'un cœur sage, respectueux et bon, tout ce que la vie nous présente.
Nous pouvons saluer aussi bien la beauté que la souffrance, nos troubles, notre confusion, nos peurs et les injustices de ce monde. Honorer ainsi la vérité est le chemin de la libération. S'incliner devant ce qui est, plutôt qu'au pied d'un idéal, n'est pas nécessairement chose facile mais, quelles que soient les difficultés, c'est l'une des pratiques les plus utiles et louables.
En saluant les événements de notre vie, les chagrins, les trahisons, nous les acceptons et par cette démarche profonde nous découvrons que dans la vie rien n'est insurmontable ou inutile. Apprendre à rendre hommage permet de découvrir que le cœur détient plus de liberté et de compassion que nous ne pouvions l'imaginer.

Jack Kornfield : « après l’extase, la lessive »

vendredi 21 avril 2023

Oh, Canada

Fife ne tient pas compte de cette question. Il trouve plus important de répondre tout de suite à Emma. Il préférerait ne pas devoir lui faire subir cette épreuve. L’autre solution consisterait à ne pas la détromper, à la laisser dans l’illusion sur l’homme qui, depuis plus de trente-cinq ans, est son déloyal compagnon – déloyal parce que menteur. Pour lui, quand il mourra, le monde cessera d’exister. Rien n’existera plus. Dans quelques semaines, ou peut-être seulement quelques jours ou quelques heures, la vérité ou la fausseté de tel ou tel aspect du monde n’auront plus d’importance pour lui. Mais pour Emma, quand Leo mourra, c’est seulement ce morceau du monde que constitue Leo, son mari, qui cessera d’exister. Et si elle ne sait pas qui était réellement son mari, alors elle ne saura pas quelle partie de sa vie sera tombée hors de l’existence. Si elle ne sait pas ce qui a disparu, elle ignorera la forme et la nature de ce qui reste.

« J’ai besoin que tu sois ici pour ça, lui dit-il. Je ne te demanderai jamais rien de plus. C’est le seul moyen pour moi de finir ma vie avec une conscience nette. Depuis le début de mon adolescence, ma vie a été un cauchemar, un cauchemar dont je suis l’auteur, et j’essaye enfin de m’en sortir en me réveillant. Tant que je le peux encore.

Mais pourquoi est-ce que tu ne te débarrasses pas de ce poids, si c’est ce que tu fais, avec moi seule ? En privé. Pourquoi faut-il que tu le fasses en public, devant une caméra ?

Il a besoin de la caméra, du micro et de l’obscurité. Le seul moyen que connaît Fife pour dire la vérité, c’est de s’asseoir ainsi dans le noir devant la caméra, au lieu de se poster derrière elle, puis de se fixer un micro à l’aide d’un clip et de se mettre à parler. Sans la caméra qui l’observe, sans le micro qui l’écoute, sans l’obscurité qui l’entoure, il mentirait à Emma, il mentirait à tout le monde. Il tenterait d’amener Emma à l’aimer plus qu’elle ne le fait. S’il était en mesure de la voir, il lui mentirait. Il surveillerait son visage, surtout ses beaux yeux gris, il noterait la façon dont son corps réagit à ce qu’il raconte, et il réviserait son histoire en conséquence. S’il n’y avait ni caméra, ni micro, ni enregistrement de ce qu’il a révélé, il mentirait. S’il pouvait voir un seul d’entre eux, il mentirait. Même dans l’obscurité, s’il ne parlait qu’à Malcolm, Vincent, Diana et Sloan, il mentirait. S’ils étaient dans une autre pièce où ils le suivraient sur un écran, encore une fois il mentirait. Il tenterait de se rendre plus attrayant, plus intéressant et plus digne d’amour qu’il ne l’est.

Il a passé la plus grande partie de sa vie d’adulte derrière la caméra, hors de vue, posant des questions puis enlevant ses questions au montage pour laisser seulement les mots qu’il voulait qu’on entende et les images qu’il voulait qu’on voie. Exactement comme le fait à présent Malcolm. Malcolm travaillera sur ces rushes et il leur donnera la forme qui convient à ses besoins et ses désirs à lui, pas à ceux de Fife. Ce sera alors l’histoire de Malcolm, pas celle de Fife. Mais tant qu’Emma est là pour écouter Fife et tant que Malcolm n’a pas encore mis la main sur les rushes, Fife est capable de s’empêcher de mentir. Emma est l’unique personne qui aime Fife pour ce qu’il est, peu importe ce qu’il est. C’est l’unique personne envers laquelle Fife n’éprouve pas le besoin, l’obligation de séduire. C’est comme mon ultime prière, dit-il doucement. Qu’on croie en Dieu ou pas, on ne ment pas quand on prie. Et on n’essaye pas de séduire Dieu. 

Banks, Russell. « Oh, Canada. » Actes Sud

vendredi 14 avril 2023

Récapitulons le peu que nous savons sur la récapitulation

Repartons dans l'observation de l'esprit. Il y a en fait la forme, et "sous la forme", on va dire les mouvements énergétiques reliés à la forme. Il est bien évident que ça ne sert à rien de récapituler les formes pour elles-mêmes. Ce qu'il faut, c'est trouver le filament énergétique attaché sous la forme (la racine sous le pissenlit), et le suivre. A partir de quoi on s'aperçoit qu'il y a des centaines de plantes accrochées à la même racine, des pissenlits, des violettes, et même des baobabs.
Bon, je ne récapitule presque jamais parce que j'essaie toujours de le faire sur le vif, mais là par exemple je viens d'en faire une. Par exemple tout à l'heure j'ai eu une explication avec un ami parce qu'il ne voulait pas me laisser prendre un objet en photo. On va dire que ça a duré une bonne demi-heure. Si je récapitule bêtement, je vais me repasser toute la demi-heure. Donc, je fais un gros tas avec toute cette histoire en général, et je regarde ce qui me fait sentir le plus mal à l'aise. C'est juste un moment qui a duré peut-être un dixième de seconde, et qui n'a pas eu lieu au cours de cette demi-heure, mais une heure plus tôt. Quand je pense à ce dixième de seconde, je me sens comme une merde, pour résumer. Donc je me demande pourquoi, et la récapitulation ne consiste donc pas à me repasser la conversation (examiner les pissenlits horizontalement), mais à descendre verticalement le long de ce dixième de seconde, où j'étais en train de regarder l'objet. Il me vient (je parle au présent pour faire plus vivant mais c'est du passé) que c'est comme si j'avais voulu voler cet objet à ce moment, donc voler mon ami, ou encore voler son coeur, vision du chasseur qui a tué le lion dans la brousse et qui se retrouve avec un pauvre animal mort, voilà j'ai tué mon ami, c'est sympa de ma part, et maintenant qu'est-ce que je fais ? Remontons le long de la racine dans la sensation de "voler", en fait c'est rapprocher quelque chose de soi, ou vouloir se le coller à soi dans son espace personnel. Ce qui suppose qu'il y aurait des objets existant en dehors de son espace personnel. Si on y regarde de près, ça n'existe pas. Ce que j'ai projeté sur l'objet n'est qu'une projection de quelque chose que j'ai. Donc je me concentre sur ce que j'ai, je comprends que je l'ai, je rends son objet à mon ami puisque je n'en ai plus besoin, en fait il est en moi, j'en ai même des milliers et je peux même en envoyer (en tant que bénédiction) au monde entier dans l'espace autour de moi.
Je ne dis pas que c'est fini car on ne se débarrasse pas comme ça de son désir d'appropriation du bien d'autrui. Mais en gros c'est l'idée de la récapitulation, et le résultat n'a strictement rien à voir avec l'évenement formel (une explication avec un ami) qu'on aurait cru devoir se repasser en boucle.
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Je pense qu'il faut commencer par repérer l'image clé, car il y a toujours une image clé sur un long événement, souvent pas plus d'un dixième de seconde. Après, il y a un gros blocage sous l'image clé, une plaque de béton sous le pissenlit. Là, faut insister, essayer de sentir où ça va. Ensuite, on voit où ça va, on se retrouve avec une grosse merde, et c'est là où ça se complique. Soit on a les outils pour détordre la chose (la perception des filaments énergétiques qu'on balance un peu partout et la perception de la torsion (l'ignorance) qu'on y a introduit et qui fait qu'on s'est coincé des filaments dans une porte), soit on ne l'a pas. C'est pourquoi je ne conseille pas forcément la récapitulation, car si on ne peut pas traiter le problème, c'est encore pire après.

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Toutes les méthodes indiquées par les traditions sont valides pour développer ce sens, cela dit je pense qu'on est plus sûr d'arriver si on met les 3 étages : physique (qi-gong ou yoga), psychologique (récapitulation), et conscienciel (PP, vipassana)... et avec la transmission d'un maître c'est pas plus mal, parce que tout cela doit être fait dans la perspective de la nature de l'esprit. Pour qu'un arbre pousse droit, il doit être attiré par le point le plus haut du ciel.
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20/04/01. Un exercice de récapitulation.
A force de lire Castaneda, je me décide à entreprendre une récapitulation plus systématique, mais sans grand espoir. En effet la pensée perceptive a dénoué des tas de fils qu'il va falloir ruser pour remettre ensemble et rien que l'idée me fatigue. En effet, la récapitulation faite en respiration consciente introduit la respiration consciente dans le souvenir-même, et si le souvenir a déjà été repassé, il a de ce fait été modifié. Il évoque donc des images qui sont partiellement dénuées de la charge énergétique qui leur était primordialement attachée, soit qu'elle a été récupérée, soit qu'elle s'est simplement détachée et qu'il va falloir la retrouver autrement. Et c'est là que ça devient compliqué car soit il faut y aller par les émotions directement (« toutes les fois où j'ai déçu quelqu'un, toutes les fois où j'ai subi une injustice ») soit il faut ruser et amplifier les émotions contenues dans les images, c'est-à-dire ne pas hésiter à trafiquer les images dans ce sens.
Donc, après avoir dressé une liste d'environ 200 personnes, je décide hier soir de m'attaquer à un morceau pas trop gros d'un point de vue temporel et a priori pas « dangereux », mes profs de piano d'il y a quelques années. Je commence par S.A., et bien que je l'aie fréquenté un an et demi, franchement rien d'intéressant ne vient. Je passe donc à son élève S.L. chez qui j'avais été quelques mois et qui m'avait amené chez lui. Rien ne vient d'un point de vue factuel, cependant je me dis que j'aimais bien ce garçon, et que j'avais été ennuyée quand il avait trouvé une copine. Une super-copine d'ailleurs, que j'ai peu vue, mais qui m'avait marquée à ce point que que ça m'avait suffi pour en faire un personnage important de mon roman à une certaine époque. Je commence à me dire que si ça se trouve je devais être plus ou moins amoureuse de SL, alors que rien de factuel ne me revient à ce sujet, mais ma politique est de faire confiance aux impressions présentes plutôt qu'à des déductions sur ce qu'a dû être le passé. Le pire c'est que toujours factuellement, il était évident que je n'avais rien à faire avec ce garçon. Du coup je me mets penser à d'autres garçons qui m'inspirent le même sentiment troublant qui peut se résumer à : il était évident que je n'avais rien à faire avec et pourtant le fait qu'ils ne me regardent pas m'énervait ou me rendait triste. J'ai pensé à des types du Gymnase club que j'avais trouvés plutôt mignons à l'époque mais qui eux ne me disaient même pas bonjour, et finalement, à toute une série de types dont certains ne m'intéressaient même pas, mais dont je ne supportais pas l'indifférence. Et je me suis aperçue qu'ils étaient sacrément nombreux. J'ai repensé à ce que disait la liseuse d'auras « vous avez un problème avec les hommes » et que je ne comprenais pas. En fait je ne pouvais pas comprendre puisque moi j'avais toujours le sentiment de bien les aimer, mais le problème, si on peut dire, se situait dans le fait que je ne supportais pas leur indifférence. Et que c'était un problème en ce sens qu'après tout on ne peut pas être aimé de tout le monde et que je n'étais pas la première à trouver sur ma route des gens indifférents. Là, il était évident que la chose venait de très loin dans mon enfance, et je me suis demandée si ça venait d'une certaine attitude de mon père qui de toute évidence refusait un certain nombre de mes comportements de petite fille vis-à-vis de lui. Ça pouvait être une explication valable pour dire que je jouais toujours ce même scénario en me débrouillant pour me faire jeter par tous les mecs qui me plaisaient, mais quelque chose dans cette explication n'allait pas du tout car de fait aucun de ces mecs ne ressemble à mon père. J'ai donc commencé à chercher à qui ils pouvaient bien ressembler, sans voir du tout. Nouvelle galipette mentale, j'ai cherché parmi les personnages fictifs. Mais ça ne figurait pas non plus dans mes personnages de roman, pas clairement en tous cas. C'est là que me revient un film vu récemment, 84 Charing Cross Road avec Anthony Hopkins où j'ai pleuré comme une madeleine parce qu'il était mort à la fin. Je détaille le personnage : le pauv' mec gentil qui vit une petite vie minable, coincé au possible, pantoufles, horaires stricts, qui décroche pas un mot à table, qui lit son journal tous les matins, qui bricole ses machins à lui tout seul dans son coin, et qui se garde tous ses problèmes pour lui. Je me demande où j'ai bien vu voir ça quand j'étais petite, et soudain, je réalise : mon grand père maternel. En fait il n'est pas exactementcomme ça, mais c'était effectivement un pauv' type tout seul dans son coin. Ici se dégage un fait très important : je n'ai JAMAIS eu le sentiment que mon grand-père en tant que lui-même était quelqu'un d'important pour moi, et je n'en ai toujours pas l'impression, c'est-à-dire que l'image globale de mon grand-père en tant que tel n'évoque qu'une émotion très diffuse. Pourtant il est effectivement dépositaire de l'image du père, comme le lit de la rivière est dépositaire de pépites d'or, mais il faut le passer au tamis pour s'en rendre compte.

L'idéal, c'est ensuite d'avoir des zones-tests permettant de savoir si l'énergie est dégagée ou pas. Dans mon roman, par exemple, le personnage de Matthews qui a hérité partiellement du grand-père l'exprimait dans le fait qu'il était amoureux d'une bonne soeur qui ne voulait pas de lui et que c'était la tragédie de sa vie. A la fin, je pensais lui faire retrouver la bonne soeur (« et ils vécurent heureux ensemble »), qui en réalité n'est pas du tout le genre de femme qu'il lui faut : il la faut à mon grand-père, mais pas à Matthews qui est fondamentalement quelqu'un qui cherche la liberté (comme moi). Eh bien brusquement la fin de cette histoire a changé. Matthews revoit la bonne soeur, s'aperçoit qu'il n'est plus amoureux, et se met avec une femme qui, comme lui, est libre. Et il n'en a pas même « besoin », en ce sens la relation a cessé d'être fusionnelle. Elle l'enrichit mais ne le rend pas dépendant. En quelque sorte, il est devenu complet. Alors qu'avant, quelque chose manquait, un certain type de femme qui représentait le souvenir de sa mère.
Car, suite de l'histoire, je me suis demandée pourquoi beaucoup de femmes me mettaient mal à l'aise. En fait c'était toujours les mêmes : celles qui allaient avec des genres de types comme mon grand-père, c'est-à-dire des femmes qui ne peuvent pas se passer de leur mec (qui lui, ne peut pas se passer d'elles). En plus de ça je leur en voulais de me piquer ces mecs qui n'étaient pas du tout faits pour moi. Alors qu'en fait, les femmes libres, je les apprécie plutôt.
D'ailleurs après tout ça j'ai eu une étrange crampe d'estomac, avec une acidité qui est remontée, or mon grand-père avait un ulcère à l'estomac.

En somme l'exercice de la récapitulation, pour être efficace, me semble exiger certaines conditions :
- jouer à saute-mouton entre personnages/faits réels et imaginaires pour suivre les chaînes émotionnelles.
- ne pas faire confiance à la logique : un personnage ne représente pas forcément ce qu'il est censé représenter. Par exemple, Dark Vador représentait pour moi l'image de la mère primordiale plutôt que l'image du père.
- ne pas faire confiance à l'image-camescope mais chercher plutôt à quelle impression elle pourrait être reliée. Ce sont les impressions qui donnent la clé, pas les formes et les couleurs des choses. Par exemple je peux décrire un perroquet comme un animal sournois, peureux et lâche. Ce qui est important c'est le qualificatif, pas l'oiseau extérieur. De même je peux décrire Superman comme étant : pas très malin, faible, et coincé. C'est sur ces qualificatifs qu'il faut remonter les chaînes émotionnelles.
- Appuyer toujours là où ça fait le plus mal et amplifier tout ce qui paraît pertinent. De la sorte on définit une ligne de plus grande pente et on arrive vite au fond du trou. La règle, c'est que les souvenirs les plus anodins sont fractalement reliés aux plus gros noeuds, mais qu'on fait tout pour les éviter. En fait on sait immédiatement ce qu'on a fait dans une relation, mais on se le cache immédiatement. Dans ce cas, on peut se demander : que n'ai-je pas fait ? Par exemple, quand j'ai dit telle chose à telle personne, « ce n'est évidemment pas la jalousie qui m'a motivée ». Il suffit d'enlever le « ne... pas » et on obtient la ligne de plus grande pente.
- ne pas hésiter à fantasmer tout et n'importe quoi. Exemple, j'ai eu un accident de patin à roulettes il y a quelques années. Je me suis retrouvée sur une route en forte pente avec uniquement des rochers de chaque côté. Finalement je me suis retrouvée la tête la première dans les rochers à 30km/h. Je n'ai rien eu de grave mais le soir-même, je sentais bien que de l'énergie s'était accrochée dans le souvenir de l'accident. Donc j'ai commencé à me le repasser sous tous les angles, mais ça ne suffisait pas, alors je lui ai imaginé toutes les fins possibles, l'hosto, le cimetière etc... Jusqu'au moment où ça ne me faisait plus rien. On fait facilement la différence entre les fantasmes qui récupèrent de l'énergie et ceux qui n'en récupèrent pas. De même un film qui laisse une sale impression, il faut plonger droit au coeur de l'impression et chercher toutes les imaginations qui lui sont reliées, on trouve vite des sensations physiques. Après quelques passages, l'énergie se vide.

Les scientologues ont une technique équivalente puisque l'électromètre permet de repérer l'endroit précis où l'émotion est accrochée. Il s'agit ensuite de se repasser tous les « antérieurs et similaires », d'en dégager l'énergie (en repassant cent fois dessus) et ensuite et se les repassant à l'électromètre pour vérifier que l'émotion a disparu.

Ce qui dans le cas présent tient lieu de repassage à l'infini, c'est la respiration consciente, qui permet de minimiser le nombre de passages.
Ceci cependant ne permet de dégager que les petits problèmes. Pour les gros qui sont reliés à des structures fondamentales, soit il faut repasser à l'excès et au hasard tous les événements plus ou moins liés et qui le sont par centaines, soit on retrouve la source (sous forme d'événement ou d'image primordiale) : dans ce cas, soit la clarté tient lieu de nettoyant, et tous les souvenirs reliés sont automatiquement libérés, soit elle permet de retrouver les souvenirs liés qui seront plus facilement libérés du fait de cette nouvelle connaissance. Mais dans tous les cas, la respiration consciente constitue un accélérateur.

Le problème de telles méthodes est évidemment qu'elles sont très efficaces, mais à quoi ? A récupérer de l'énergie, sans doute, à destructurer la personnalité, surtout. Dans le cas de la Sciento, ce qui remplace l'ancienne personnalité est l'égrégore de la sciento. Dans n'importe quel groupe (bouddhisme, castaneda) pratiquant ça, s'il n'y a pas de base, la base deviendra l'égrégore du groupe. Dans le cas de la psychanalyse, la base devient une nouvelle personnalité reconstruite selon les canons de l'école envisagée.
Il faut donc savoir que si on pratique l'exercice sans filet, on deviendra un porte-parole de l'égrégore de l'école à laquelle on appartient. La seule alternative c'est d'avoir sa propre base, qui n'est autre que l'état naturel du Dzogchen auquel on ajoutera éventuellement le « Je » transcendental ou « Soi », donc l'existence est avérée aussi bien dans le dzogchen que chez Ramana Maharshi par exemple (« il y a un Soi mais ce Soi est un Je »). Par la pratique de la remémoration, c'est cette base qui apparaît. Mais dans le bouddhisme par exemple, on voit beaucoup de ratés, de gens n'ayant pas trouvé l'état naturel, et qui du coup sont investis par l'égrégore.
L'état naturel étant l'état dont surgissent spontanément toutes les qualités (vacuité, clarté, béatitude, et ensuite « vertus » de toutes sortes), si ces qualités ne sont pas expérimentées, on peut être certain que l'état expérimenté n'est pas l'état naturel, que par conséquent la base est fausse et que l'exercice de remémoration aura les plus funestes conséquences.
En fait, l'état naturel (le chrétien dirait « la présence de dieu ») est ce qui fait que les pratiques seront libérantes ou aliénantes (alors que l'efficacité est déterminée par la conscience - sous forme d'attention globale ou de respiration consciente - ou par d'autres facteurs énergétiques). Le danger est en fait celui d'une pratique efficace mais aliénante par l'absence de l'état naturel comme base. Dans ce cas, la personne peut être éloignée d'elle-même sans aucun moyen de s'en apercevoir (c'est ainsi qu'on voit des gens changer du tout au tout après être entrés dans une secte).

dimanche 2 avril 2023

Z comme Zombie

Durant les trente dernières années, l’Occident fayot et énamouré n’a cessé de faire les yeux doux à la Russie. Tout a été pardonné, oublié, minimisé – à commencer par la barbarie des guerres de Tchétchénie. Pourvu qu’on soit amis ! Que ce grand peuple veuille bien saisir notre main tendue ! La Russie, c’est l’Europe ! Nous sommes frères en culture, en christianisme, en peau blanche ! Les crimes devenaient de plus en plus voyants, arrogants, sinistres – la démangeaison russophile de l’Occident ne faiblissait pas, ou si peu. « Ils reviennent de soixante-dix ans de communisme », « Ils sont porteurs de l’âme slave, tellement incompréhensible et si belle », « C’est de notre faute, on les a pervertis avec notre capitalisme débridé », « On les a regardés de haut quand ils étaient pauvres après la perestroïka », « Ils ont tellement souffert pendant la Seconde Guerre mondiale », « Quelle grande culture, quelle grande nation ! », « Ils sont foutraques et imprévisibles, mais on ne s’ennuie pas », « Leurs femmes sont les plus belles du monde », « que n’ai-je entendu pendant trente ans pour justifier notre complaisance ! Toutes les excuses étaient bonnes à prendre. La plus cliché : « La fin de l’URSS a été un traumatisme, une humiliation », alors que c’était au contraire une chance inouïe de vivre enfin normalement, tant pour les Russes que pour les colonies libérées du joug soviétique. La plus perverse : « Ils sont nos alliés dans la lutte contre l’islamisme radical », alors que c’était exactement l’inverse qui se passait8. Ah ! on les plaignait, ces Russes ! On les flattait aussi. On les complimentait pour chaque petit effort qu’ils faisaient pour paraître gentils. On applaudissait leur mansuétude à ne pas se précipiter pour transformer la Russie en un nouveau goulag. Pourvu qu’ils acceptent de faire semblant d’être un pays normal, c’est tout ce qu’on leur demandait. Alors ouvrons vite des centres d’échanges culturels ! Construisons des églises orthodoxes ! Vendons-leur des armes ! Ce sera la prospérité pour tout le monde !
« À toutes nos envies d’amour, la Russie a répondu par des crimes de guerre, des pitreries vulgaires et une pluie de coups tordus visant à nous affaiblir de l’intérieur pour exporter sa putréfaction chez nous. Chaque année, ses éperons se plantaient de plus en plus profondément dans le canasson. La dépendance au gaz, au pétrole, aux matières premières, les investissements colossaux que les Occidentaux naïfs et opportunistes ont accumulés en Russie, les projets croisés, les participations financières des oligarques russes dans nos entreprises, les contrats pharaoniques et les montagnes de camelote de luxe qu’on parvenait à leur vendre – la bride se tissait et se serait, implacable. Aujourd’hui, l’Occident a enfin l’opportunité historique de s’affranchir de cette ombre maléfique qui nous chevauche.
Vers la fin d’Une effroyable vengeance se trouve un des passages les plus simples et les plus terrifiants jamais inventés par un écrivain. Gogol raconte la fuite à cheval du sorcier démoniaque. Au moment de franchir un ruisseau, le cheval s’arrête, tourne sa gueule vers le sorcier et se met à rire en dévoilant deux rangées de dents d’un blanc éclatant. Puissions-nous être ce cheval et nous libérer de l’hypnose dans laquelle nous a plongé notre envie« implacable. Aujourd’hui, l’Occident a enfin l’opportunité historique de s’affranchir de cette ombre maléfique qui nous chevauche.
Vers la fin d’Une effroyable vengeance se trouve un des passages les plus simples et les plus terrifiants jamais inventés par un écrivain. Gogol raconte la fuite à cheval du sorcier démoniaque. Au moment de franchir un ruisseau, le cheval s’arrête, tourne sa gueule vers le sorcier et se met à rire en dévoilant deux rangées de dents d’un blanc éclatant. Puissions-nous être ce cheval et nous libérer de l’hypnose dans laquelle nous a plongé notre envie d’idéaliser ce peuple et sa malédiction. »

Iegor Gran. « Z comme zombie. »

samedi 25 mars 2023

The Beast in Me

 

ce n'est pas la version originale écrite par Nick Lowe, mais Mark Lanegan aurait pu l'écrire...
 
The Beast in Me


The beast in me
Is caged by frail and fragile bars
Restless by day and by night
Rants and rages at the stars
God help the beast in me

The beast in me
Has had to learn to live with pain
And how to shelter from the rain
And in the twinkling of an eye
Might have to be restrained
God help the beast in me

Sometimes it tries to kid me
That it's just a teddy bear
Or even somehow manage
To vanish in the air
Then that is when I must beware

Of the beast in me
That everybody knows
They've seen him out dressed in my clothes
Patently unclear
If it's New York or New Year
God help the beast in me
The beast in me

lundi 20 mars 2023

Vivre, c’est perdre

Le deuil est comme une mort anticipée, comme un échec d’autant plus douloureux qu’il n’est pas, qu’il ne peut être le dernier. Etre en deuil, c’est être en souffrance, comme douleur et comme attente : le deuil est une souffrance qui attend sa conclusion, et c’est pourquoi toute vie est deuil, toujours, puisque toute vie est douleur, comme disait le Bouddha, et quête de repos... Le deuil marque donc l’échec du narcissisme (“sa majesté le moi” perd son trône : le moi est nu) et, par là, l’entrée dans la vraie vie.(...)

“Nous ne savons renoncer à rien” disait Freud : c’est pourquoi le deuil est souffrance et travail. Il y a souffrance non à chaque fois qu’il y a manque, mais à chaque fois que le manque n’est pas accepté. Le monde nous dit non et nous disons non à ce refus. Cette négation de la négation, loin d’aboutir à je ne sais quelle positivité, nous enferme dans la douleur. Nous sommes malheureux parce que nous souffrons, et nous souffrons encore plus d’être malheureux 

(...) 

Le travail de deuil est ce processus psychique par quoi la réalité l’emporte, et il faut qu’elle l’emporte, nous apprenant à vivre malgré tout, à jouir malgré tout, à aimer malgré tout

(...)

La vie l’emporte, la joie l’emporte, et c’est ce qui distingue le deuil de la mélancolie : dans un cas, le sujet accepte le verdict du réel - “l’objet n’existe plus” - et apprend à aimer ailleurs, à désirer ailleurs. Dans l’autre, il s’identifie avec cela même qu’il a perdu ( il y a si longtemps, et il était si petit!), et s’enferme vivant dans le néant qui le hante.”Si je meurs, se lamente-t-il avec Nerval, c’est que tout va mourir... Abîme ! Abîme ! Abîme ! Le dieu manque à l’autel où je suis la victime... “ Incapable de faire son deuil, le mélancolique reste prisonnier du narcissisme et de la carence inévitable de son objet. 

Mais qui échappe au narcissisme ? qui échappe au deuil ? 

C’est en quoi le mélancolique nous en apprend long sur nous-mêmes, et plus que bien des optimistes de doctrine ou de tempérament 

(...) 

Dans plusieurs de ses plaintes contre lui-même, observe Freud, le mélancolique “nous semble avoir raison, et ne faire que saisir la vérité avec plus d’acuité que d’autres personnes qui ne sont pas mélancoliques. Lorsque,dans son autocritique exacerbée, il se décrit comme mesquin, égoïste, insincère, incapable d’indépendance, comme un homme dont tous les efforts ne tendaient qu’à cacher les faiblesses de sa nature, il pourrait bien, selon nous, s’être passablement approché de la connaissance de soi, et la seule question que nous nous posions, c’est de savoir pourquoi l’on doit commencer par tomber malade pour avoir accès à une telle vérité. Le mélancolique est malade de la vérité, quand beaucoup de normausés moyens, comme dit un de mes amis psychiatres, ne vivent que de sa dénégation. C’est que la vérité est pour lui une blessure narcissique, comme elle est presque toujours, et on ne peut en sortir que par l’illusion (la santé ?) ou la fin du narcissisme (la sagesse). 

Le mélancolique est incapable de l’une et de l’autre. Il ne sait ni se duper ni se déprendre: incapable de faire son deuil de soi, il ne cesse de souffrir sa propre mort de son vivant et le monde entier en est comme vidé ou éteint (...) La solution serait de “tuer le mort”, c’est à dire puisqu’il s’agit de soi, de s’accepter mortel,et de vivre. Mais le mélancolique est inapte au deuil, et c’est en quoi il est notre frère à tous : “nous ne savons renoncer à rien” et du fond de sa souffrance indique le chemin : deuil ou mélancolie. (...) c’est seulement une fois qu’on a fait son deuil de soi que l’on peut cesser, sans dénégation ni divertissement, de penser toujours au néant.

(...) 

“Nous ne savons renoncer à rien, nous ne savons qu’échanger une chose contre une autre”: c’est donner le remède en même temps que le diagnostic. Il ne s’agit pas de ne plus aimer, ni d’aimer moins, mais d’aimer autre chose, et mieux : le monde plutôt que soi, les vivants plutôt que les morts, ce qui a eu lieu plutôt que ce qui fait défaut... C’est le seul salut : tout le reste nous enferme dans l’angoisse ou l’horreur. Car tout est éternel, certes (cet être qui n’est plus, et tout ce que nous avons vécu ensemble : éternellement cela restera vrai) mais rien n’est définitif que la mort. Aussi faut-il aimer en pure perte, toujours, et cette très pure perte de l’amour, c’est le deuil lui-même et l’unique victoire. Vouloir garder c’est déjà perdre ; la mort ne nous prendra que ce que nous avons voulu posséder.

(...) 

J’écris cela en tremblant, me sachant incapable d’une telle sagesse, mais convaincu pourtant (ou à cause de cela) qu’il n’y en a pas d’autre, si tant est qu’il y en ait une (...) Courage, les survivants !


André Comte - Sponville, aka "Dédé-la-branlette"

“ Vivre c’est perdre ” in “Deuils”, numéro spécial de la revue Autrement




dimanche 19 mars 2023

Bouddhisme et dépression

 Par Sherlock, mardi 30 janvier 2007 à 08:13 - Entomologie humaine

 Récemment le Lévrier était préoccupé par un sujet dont je vais maladroitement tenter de parler. C'est le fait que ce qui amène les gens au bouddhisme, ce n'est pas la joie qu'on y perçoit. D'ailleurs si l'on faisait un sondage pour demander aux bouddhistes la façon dont ils perçoivent le bouddhisme, à mon avis, on retrouverait plus souvent sérénité et austérité que joie ou béatitude. En conséquence de quoi ce qui a attiré les gens vers le bouddhisme, c'est plus probablement cette austérité perçue que la perspective de la grande béatitude simultanée. Certes, il y a le désir d'être heureux, mais en passant par des études austères, difficiles... comme si la joie pouvait être le résultat de 10 ou 20 années passées à la Trappe, avec l'esprit sinistre qui lui correspond. D'après le Lévrier, le problème vient de ce qu'il y a chez les occidentaux une espèce de base culturelle de culpabilité et de détestation de soi qui n'existe pas chez les orientaux (et que je ne perçois pas en effet chez mon traiteur chinois). Les chinois et les tibétains, eux, ils savent ce qu'ils veulent : gagner plein de pognon, réussir dans la vie, être admirés et ça, pour eux, c'est BIEN. Donc, quand on leur dit que ça n'est pas bien, mais que c'est futile, et qu'il faut s'en détourner, cela ne fait que produire un sain rééquilibrage. Maintenant, prenez un français moyen qui pense qu'il est un nullos, qu'il est coupable de la dépression de sa vieille mère, que la vie de toutes manières ne l'intéresse pas parce que c'est de la merde, et que lui même c'est de la merde aussi, et dites-lui de se détourner de cela. Le résultat sera la dépression. Ce type n'a déjà aucune vitalité à la base, le bouddhisme ne fera que lui enlever le peu qui lui reste. D'où cette atmosphère sinistre des centres bouddhistes. Nous sommes les bénéficiaires de tout ce joyeux héritage judéo-chrétien comme quoi la vie doit être difficile, qu'il faut se punir parce que par définition nous sommes mauvais, et ainsi de suite.

Je n'exagère pas. Cette discussion était partie d'une phrase du dalai-lama, comme quoi il avait mis très longtemps à comprendre que les occidentaux se détestaient, et dans quel état cette détestation de soi les plongeait. Car ça ne lui serait même pas venu à l'esprit que ça pouvait exister. Ce qui explique aussi que Chepa se marre quand quelqu'un lui dit "je ne m'aime pas". Il répond rigolant "mais si, tu t'aimes, tu joues du piano, tu manges bien"... Il ne s'agit pas de cela évidemment. Un tibétain n'a pas d'arrière-pensée. Quand il mange bien, en effet, c'est qu'il s'aime. Tout va bien pour lui. Un français, quand il mange bien, pour commencer on lui a dit au catéchisme que le plaisir était illicite et qu'il fallait vivre une existence austère. Donc déjà, il se sent coupable. Il n'est pas en train de gagner sa vie à la sueur de son front. Il n'est pas à l'hôpital en train d'aider les mourants. En plus il pense à tous les enfants qui meurent de faim dans le monde. Et quand il essaie de prendre l'air content de lui, on voit que c'est complètement faux. Les plaisirs de la vie n'ont jamais été permis pour lui. Alors si en plus on lui dit qu'ils sont illusoires, il va déprimer, et la dépression n'est pas du tout un état correct pour pratiquer. Donc sa pratique ne donnera pas de résultat, et il va déprimer encore plus et ainsi de suite. Alors que le tibétain, lui, il pratique sur une vitalité. La pratique ne fait que détourner son énergie vers des buts plus nobles que l'accumulation d'argent. Mais quand on n'a déjà plus d'énergie parce que rien ne vaut la peine ? Sur quoi va-t-on pratiquer ? Sur le néant ? Sur le désir de se punir ?

Bien sûr, tout le monde n'est pas comme ça, il y a des gens qui ont une vie sympa (dans leur perception) et qui en sont contents. Mais le problème, c'est que ceux qui sont attirés par le bouddhisme sont principalement les dépressifs, les coupables, ceux qui pensent que la vie ne vaut rien et qu'eux-mêmes ne valent rien, ceux qui veulent aller s'enterrer dans le froid et la neige. Ils vont vers le bouddhisme car ils pensent que le bouddhisme dit la même chose qu'eux, qu'en effet la vie et eux-mêmes ne valent rien. Mais la réalité c'est que le bouddhisme dit cela à des gens qui ont une haute estime d'eux-mêmes. Un jour, un grand lama disait à un traducteur :"Cessez de vous sous-estimer, et de croire que vous ne valez rien !". Il avait perçu cette tendance, assez marquée chez cette personne au demeurant.

Le problème, c'est maintenant d'arriver à gérer l'orgueil bien réel qui résulte du sentiment de sa propre nullité, car plus une personne se trouve nulle, plus en général est aura développé de l'orgueil par-dessus pour arriver à survivre. Et que faire aussi de cette énorme tendance à la distraction qui est la fuite de tout cela ? Un chinois qui travaille 14h par jour dans son magasin fera un bon pratiquant si on arrive à le détourner de son compte en banque. Mais un gars qui passe 14h par jour devant un jeu video ?

L'esprit occidental est vraiment compliqué. 

(...) Bref, le dépressif chronique (au moins 90% du public des sanghas), manquant d'identifier la Joie comme élément fondamental de la pratique, est capable de tout foirer en s'imaginant réussir. Donc, la conclusion de cela, c'est de dire que si ce qui vous a amené au bouddhisme, c'est le dégoût de la vie, la culpabilité, et l'auto-punition, il y a quelque chose à réviser d'urgence. Il qu'il ne s'agit pas simplement de devenir "content", car tout le monde prétend être content tout en étant extrêmement mécontent, mais d'identifier le mécanisme qui interdit d'être heureux. Mécanisme qui s'apparente à un coffre-fort de la Banque de France (avec la Joie à l'intérieur). "