Si j’essaie de me définir, je dirais — même si c’est moins le cas maintenant — que je suis solitaire, mutique et dépressif. Je peux rester chez moi, et me suffire à moi-même, entre lectures, écriture et musique — que je ne pratique pas, mais que j’écoute. En fait, réaliser des films m’oblige à me tourner vers l’extérieur. Je travaille avec un coscénariste, puis avec une équipe, ce qui est une bonne chose. Ensuite, quand le film sort, je dois m’adresser au public, à des gens que je ne connais pas. Cette ouverture me fait du bien.
Ça ne vous aurait pas tenté de devenir écrivain ?
Non, parce que ce serait un retour à la solitude. Et cet attrait pour la solitude est quelque chose dont je me méfie beaucoup, car il se traduit par des formes d’égoïsme terribles. Les gens, généralement, me trouvent très sympathique, mais ils ne connaissent pas le fond de ma personnalité. Ils ne connaissent pas la momie aztèque que j’ai en moi !
Jacques Audiard, dans Télérama du 21 Aout.
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