Le problème du malheur né de la haine de soi, du mépris et du dégoût (en tant que sous-produits de la compulsion), c'est qu'ils nous enferment dans une spirale de souffrance, d'égoïsme et finalement les murs deviennent tellement hauts qu'on n'a plus l'énergie ni pour les escalader ni pour les détruire; comme dit une copine :
"Le problème assez net du cyberdep (j'en connais pas des masses, mais j'en ai vu passer quelques uns et je suis allée lire quelques confessions sur les forums) c'est qu'il est totalement et complètement centré autour de "je". JE vais mal. JE me suis négligé. JE suis un horrible personnage (= je suis quelqu'un de SPECIAL, de spécialement mauvais). JE vais m'occuper de MOI. JE vais aller mieux. JE vais m'occuper de MA femme (et non je vais m'occuper de ma FEMME). Sa maladie, c'est l'égocentrisme. S'il décide de faire du sport, d'aller voir un thérapeute, de se comprendre... c'est toujours et encore la même maladie qui continue. Et moi et moi et moi... Il faut que leur femme suive leur progrès, que leurs potes les encouragent - et cette maladie du forum est assez symptomatique -. Chepa leur dirait "arrêtez de ne penser qu'à vous, ça irait déjà beaucoup mieux". Est-ce qu'on a déjà vu un cyberdep qui ait un intérêt réel pour une autre personne ? (je pose la question). Qui au lieu de s'occuper de son propre programme va fait du bénévolat pour s'occuper d'autres gens ? Quand toutes tes pensées sont autocentrées tu ne peux qu'aller super mal, cyberdep ou pas. C'est pour ça d'ailleurs que même s'ils arrêtent ils ne se sentent pas tellement mieux. Et c'est peut-être pour ça qu'Orroz s'en est sorti, plutôt que grâce à une bonne méthode. Parce que semble-t-il, il pense aux autres. Remarque, peut-être que sa méthode exige de penser aux autres, justement, mais si c'est le cas, elle n'est pas appliquée souvent."
L'aveu de ta faiblesse ne t'autorise pas à te murer dans ton malheur. Mais si tu ressens précisément que tu touches le fond de la misère, ça peut être l'occasion d'un nouveau départ. Tu peux apprendre à regarder tes émotions négatives (honte, culpabilité, regrets et tutti quanti) d'un autre oeil : leur fonction est de te rendre la vie intolérable au point de te contraindre à chercher une issue, et de ce point de vue c'est plutôt réussi, non ? Eckardt Tolle utilise l'image d'un charbon ardent : Comment laissez-vous tomber un morceau de charbon ardent que vous tenez à la main ? Comment laissez-vous tomber un bagage lourd et inutile que vous portez ? En reconnaissant que vous ne voulez plus souffrir ni continuer à porter ce fardeau, puis en l'abandonnant. A un moment donné, et je te souhaite d'y arriver avant l'heure dernière, il te faudra lâcher prise sur ta souffrance. La saluer, et puis passer à autre chose. Ca pue peut-être le néo-bouddhisme ou le new age, mais ça pue moins fort que là d'où on vient.